samedi 8 décembre 2012

La création d'une illustration

Vous aurez peu-être remarqué la disparition de la rubrique "Petit +", remplacée par "My E-Shop(s)".
J'ai décidé de remettre le contenu de cette rubrique dans ce message.
Je me suis permise de remanier le texte.
Bonne lecture.

Dans un premier temps, il est  bon de lire, d'analyser le texte que l'on doit illustrer.
L'auteur(e) vous en sera reconnaissant(e)...
L'exemple suivant est un quatrain de Brigitte Vaultier, faisant parti de "Balarimes".

Il est de bon ton
De se teindre en blond 
Quand on est triton
Ou caméléon 
... PARDON ?

Première étape.
Comment mettre des cheveux à un caméléon et à un triton ?
Déjà, vous abandonnez le côté réaliste à tout prix.
Le texte très classique dans la forme est complètement loufoque dans le fond.
Les Monty Python ne sont pas très loin.

Ma première idée est de faire un triton très "dragueur du sud" ( je suis née à Nice...) avec une coiffure années 50, surdimensionnée, à la John Travolta dans Grease.
Et c'est ainsi que je place mon triton au charme ravageur dans une petite voiture-jouet.
Et c'est là que ça coince.
Peut-on crâner outrageusement dans un jouet ?

Deuxième étape.
Le triton ne reconnaît plus personne !
Afin de lui donner un côté franchement Rock'n'Roll , je le place sur une moto, ainsi l'aspect dynamique du personnage est renforcé en opposition avec le caméléon qui a une conduite beaucoup plus calme...

Mais voilà, une petite erreur, s'est glissée dans mon choix de véhicule pour le caméléon... j'adore ce design mais il y a un contre-sens : c'est une voiture de sport qui n'a aucun problème pour doubler la moto du triton.
Dommage.

Troisième étape.
Le triton a trouvé son look : une sorte de very-mini Marlon Brando sur un mix de chopper et de Harley.
Derrière lui, le caméléon se retrouve dans une voiture faisant référence à la célèbre Fort T.

D'un poème sur la couleur de cheveux improbable chez le triton et le caméléon, nous voici avec une  histoire supplémentaire : un petit blondinet impertinent face à la vieille école... 

Quatrième et dernière étape.
La mise en couleur. La phase la plus longue.
Étant autodidacte (j'ai fait des études de stylisme et non d'illustration !), mon approche de l'aquarelle ressemble à du pointillisme... et cela prend du temps. Je ne compte pas en journées de travail mais en semaines.

En conclusion, chaque illustrateur/trice travaille différemment : pour moi, j'aime bien m'éloigner du texte, pour ne pas avoir l'impression de le bégayer.
Cette approche vient du fait suivant : lorsqu'on ouvre un album jeunesse, on perçoit les images en premier, et on pense naturellement avoir une idée de l'histoire.
D'une certaine façon, l'image vient trahir involontairement l'intrigue ou le gag du texte.
Et je n'aime pas donner trop rapidement la solution... quand c'est possible !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire